Un circuit de 2 jours pour découvrir quelques-unes des plus belles routes d'Auvergne : 3000 m de dénivelé positif, entre le plateau du Cézallier et le massif du Sancy. C'est également pour moi l'occasion de découvrir le bikepacking et le bivouac. C'est du côté de l'Artense, aux environs du lac de la Crégut, que je planterai ma tente pour une nuit.
Ce circuit débute à Brassac-les-Mines et finit à Issoire, 2 gares bien desservies par la ligne TER de Clermont-Ferrand.
Détail du circuit vélo
Cicuit 2 jours de vélo : Cézallier et Sancy
Balisage : Aucun
Type de parcours : itinerance
Altitude Max : 1401 m
Difficulté : Difficile
176.13 km
2 jours
+3000 m
Le parcours GPX est fourni à titre indicatif et sans garantie.
Le Cézallier
C'est en terre connue que commence mon périple de deux jours, direction le plateau du Cézallier. Comme à mes habitudes, j'emprunte la route de l'Allagnon, cette fois-ci jusqu'au joli petit village de Blesle. 23 km de mise en jambe avant d'attaquer la montagne, puis c'est parti pour monter jusqu'à Anzat-le-Luguet. On attaque ensuite l'ascension du col de la Volpillière (1317 m) et le fameux passage au cirque d'Artout. Le paysage a changé, l'émotion est là : nous voici dans le Cézallier. Au loin, le Sancy, encore enneigé. Au total, 25 km d'ascension.
On descend le col par le village de Boutaresse. On croisera la "roche courbée" en prenant la direction du col de Chamaroux (1291 m). Route que j'avais déjà emprunté (détail disponible ici : 5 - le Saillant à Boutaresse) mais en sens inverse. La montée est très légère. S'ensuit une longue et tranquille descente de 10 km environ, avec comme décors les estives du Cézallier. C'est très immersif.
Condat et les gorges de la Rhue
Nous arrivons à un croisement, direction à droite pour aller à Condat. La route se rétrécit et est particulièrement jolie. On est toujours en descente dans une petite forêt avec à notre gauche la belle vallée du Bonjon. Quelques cours d'eau sillonnent notre parcours. Nous voici redescendu à 760 m d'altitude : petite halte dans le village de Condat, lieu prisé par les motards et amateurs de voitures. C'est le moment d'aller au ravitaillement, il y a un Vival dans le village, il n'y aura pas d'autre magasin après.
Nous repartons vers l'ouest, le long des gorges de la Rhue. Est-ce que l'on est au paradis ? En tout cas on en est pas loin. Magnifique forêt, on aperçoit très peu les gorges en contrebas, c'est calme. Encore quelques passages avec des cours d'eau tel que la petite cascade du ruisseau de Montboudif, très jolie.
Assez rapidement, il faudra prendre la voie de droite sur la D47, direction Trémouille. La forêt est toujours aussi enchanteresse, on arrive sans difficulté dans le petit village avec sa très belle église Saint Martin au clocher si particulier.
Les lacs d'Auvergne
Nouveau chapitre, nouveau décor. On quitte le petit village de Trémouille et on reste sur la D47. Une belle côte nous attend avec un court passage à 8-10% ! Sans se mettre dans le rouge, on arrive assez facilement à La Crégut et dans une zone aux multiples lacs. Nous sommes à mi-parcours, et c'est le lieu idéal pour bivouaquer, au bord du lac de la Crégut où vous rejoindrez d'autres bivouaqueurs. Notez qu'il y a un camping également, au bord du lac de Lastioulles. De mon côté, je suis monté un peu plus au nord et j'ai bivouaqué aux abords du lac du Tact, un lieu plus sauvage et plus isolé.
Départ tôt le lendemain, après avoir soigneusement rangé son campement. Direction le nord sur une très belle route forestière, avoir en point de mire Saint-Genest-Champespe, un petit village un peu trop isolé. De nombreux commerces étaient indiqués, et malheureusement tous étaient fermés.
On rejoint la route des fromages d'Auvergne par la D88. Passé le village de Saint-Donat, de nombreux GAEC proposent ici et là de la vente directe de Saint-Nectaire. La route est plutôt agréable, il est tôt et on est encore au frais. C'est alors que l'on découvre tout à coup le magnifique volcan du Sancy. Magnifique, il ne nous offre qu'un court aperçu puisqu'il est rapidement caché par le paysage proche, notamment le Puy du Cheylat à notre droite.
Chastreix et le Sancy
Après un très court passage (en descente) sur la D203, on bifurque très rapidement sur la droite, direction le petit village de Chastreix. (Notez qu'il est tout à fait possible d'aller jusqu'à la Tour d'Auvergne). C'est à Chastreix que j'ai fait une petite halte, juste en face de l'église Saint-Bonnet, dans un petit bar très abordable, ce qui me fit clairement songer à tous les autres bars de la région qui, finalement, ne se privent pas face à la crise. Chastreix est un village dominé par le puy de Sancy au nord, et au sud, on distingue très nettement le volcan du Cantal en face. Quel décor !
Nous voilà donc partis pour une ascension qui va nous mener à 1250 m d'altitude, Chastreix étant à 1030 m. Le démarrage est un peu rude, en face de la route, le roc de Courlande : facilement identifiable. La suite est un mélange de forêts et de petits cours d'eau : la côte de la Stèle est assez abordable. On redescend enfin tranquillement vers le Mont-Dore.
Le Mont-Dore et le Col de la croix Morand
Après avoir traversé et apprécié cette forêt d'altitude, nous voici donc dans la petite ville du Mont-Dore, bien connue des Clermontois. Les urbains s'y précipitent chaque weekend, pour profiter d'une nature mise à rude épreuve. Lieu de ravitaillement idéal pour tout baroudeur ou randonneur, je passe vite mon tour avant d'entamer la dernière difficulté de la journée : le col de la croix Morand et ses 1401 m. (il est bien évidemment possible de faire le col de la croix Saint-Robert).
Le col est indiqué par un panneau dès la sortie de la petite ville thermale : 7 km d'ascension. Il faudra jongler entre les voitures et bien resté concentré sur le bas-côté avant de partir sur la droite pour la montée finale. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'on est libéré du flux routier. Le col de la croix Morand est loin d'être le plus difficile des cols d'Auvergne, mais il a un côté mythique par les paysages qui l'entourent. Il reste un adversaire de taille lorsque le vent est de pleine face, et que les 2 derniers kilomètres sont à 7% de moyenne.
Fin de circuit : direction Issoire
Le col passé, on profite de la belle descente jusqu'à Chambon-sur-Lac. Un rapide passage à côté du lac et c'est parti pour une fin de circuit assez rapide : il faut 1 h 30 pour rallier la cité d'Issoire. Ici pas d'hésitation, c'est très roulant, on va au plus rapide pour en finir. Il existe bien évidemment d'autres routes bien plus jolies (voir ce circuit vélo Sancy), ce qui permet de rallonger le circuit.
À 35-40 km /h de moyenne, il ne reste qu'une légère côte à passer après Champeix. Nous voilà dans la cité d'Austremoine. Après avoir roulé de longues heures dans une Auvergne isolée et secrète le premier jour, c'est une tout autre expérience de se retrouver dans un lieu très touristique pour ce second jour. L'ambiance est différente, les cyclistes se saluent peu, on est dans la performance, et il faut côtoyer les nombreux véhicules. C'est cependant un passage obligé pour découvrir les deux facettes de l'Auvergne.
Conclusion de ce voyage de deux jours dans les volcans
Pour ma première expérience sur deux jours et en bikepacking, je souhaitais partir en terre connue. Passer les cols en début de saison avec 4 kg de matériel était un défi acceptable. La première journée était magique. La traversée du plateau du Cézallier, pour ensuite plonger dans la forêt et les gorges de la Rhue. Un calme et une plénitude sur des routes isolées pour finir la journée aux abords des lacs d'Auvergne.
Une première expérience de bivouac réussie, pour le lendemain découvrir une partie du versant ouest du massif du Sancy qui m'était difficilement accessible jusqu'ici. Quel contraste ! Un flux ininterrompu de cyclistes et de véhicules. Un monde sans âme, où la tranquillité de la nature et la ruralité de l'Auvergne profonde visitée la veille semble avoir été remplacée par l'agitation frénétique du sur-tourisme. Un monde sans poésie. Vite, fuyons vers d'autres routes grises.